*

lundi 29 juin 2009

De l'initiation... Préjugés, en surface.

On a exposé le contexte en "surface" et en souterrain ( enfance ; adolescence ; adulte) .

Vous voilà entré dans le monde merveilleux des équipiers polyvalents.

Derrière le comptoir vous découvrez un monde inconnu, c’est marrant pour vous qui étiez familier du restaurant, qui y avait mangé déjà plusieurs fois. Vous découvrez que ce grand M jaune, aussi connu qu’il soit, vous n’en connaissez rien.


Avant de signer le contrat, il se peut que votre entourage vous ait prévenu : c’est un boulot de merde, ça va être terriblement difficile, ça va t’user, ça va être répétitif, on va te parler comme à un chien, et tout ça pour des clopinettes.

Je ne vais pas re-présenter encore le job et les tâches à effectuer, je pense l’avoir déjà fait suffisamment :

- La cuisine
- Le comptoir
- Le lobby
- Le poste à frite
- la fermeture

Explorons un peu les préjugés concernant le « métier d’équipier polyvalent », qu’on retrouve dans les témoignages et qui prospèrent dans la bouche des non-initiés au McDo-Quick, comme ceux qui y ont bossé :

- C’est crevant/stressant :

Tout boulot-job-de-merde est crevant. L’étymologie même du mot travail désigne un instrument de torture. Là-dessus, on ne peut pas attribuer au seul domaine de la restauration rapide le monopole de l’épuisement.

On pourrait même réfuter cet argument d’épuisement en comparant à la restauration traditionnelle : Quand le coup de feu ( le rush) arrive, que c’est la folie, vous ne pourrait pas quitter votre poste. Ça peut durer plusieurs heures avant d’obtenir la moindre pause clope.
Les Horaires McDo-Quick sont découpés, 2 heures par-ci, par-là. Y a une pointeuse, et celle-ci impose sa loi : Vous devez vous reposer. Et ça durera une demi-heure minimum, 5 minutes c’est pas possible.

- Y a un rythme intenable :

Quand on compare à des brioches dorées, des mies câlines, là aussi on trouve une certaine ressemblance à ce rythme.

- C’est répétitif :


Dès mes premiers jours, j’ai répondu non à cette affirmation. Parce que j’ai un passif d’ouvrière d’usine, d’agent d’entretien et que ces deux métiers m’ont paru mille fois plus répétitifs que celui d’équipier polyvalent. La vraie répétition c’est quand vous passez votre journée à faire exactement de même geste des milliers de fois : casser des choux-fleurs, récurer des chiottes, frotter, couper un oignon. Prenez une de ces taches, juste une et faites-en un métier : c’est le cauchemar. Y a franchement des jobs qui ressemblent au bagne, et ça n’a pas été mon premier ressenti quand je suis devenue équipière.

Pourquoi ?
- Parce que j’avais un milliard de choses à apprendre, des gestes différents, des mots, des attitudes, des comportements, des façons de faire.
- Parce qu’on n’hésitait pas à vous faire changer de poste
- Parce que le contact avec les gens (clients comme collègue) sait briser la routine, il est chaque fois différent.

- On va te parler comme à un chien :

Là aussi, dès le début je me suis rebellée contre ce préjugé. Dans ce boulot, on m’appelait par mon prénom, on me remerciait, on me félicitait. On était reconnaissant envers moi, je me sentais utile. On me faisait même des cadeaux pour remercier le fait que j’accepte des heures supplémentaires : des places de ciné, de la bouffe gratuite. Je me rappelle d’une manageuse qui avait été terriblement reconnaissante quand je lui avais proposé de rester une demi-heure de plus, j’avais l’impression de la sauver.

- Tu seras payé des clopinettes.

Là aussi, je me suis rebellée contre ce préjugé : j’étais payé conformément, un SMIC peut-être, mais ça ne changeait pas de mes autres boulots. Moins qu’en Intérim, c’est certain, mais c’était un CDI ( ce qui répond aussi au préjugé qui dit que c’est un boulot précaire). De plus, j’avais ma bouffe payée, ce qui représentait une énorme économie.

On découvre assez rapidement la facilité de pouvoir faire des heures supplémentaires, ce qui n’est pas le cas dans d’autres job-de-merde (ou pas forcément payé, d’ailleurs…). Et ça quand on est bosseur et qu’on a besoin d’argent, c’est génial de pouvoir faire gonfler son salaire sans avoir à chercher un autre boulot complémentaire.

C’est donc ainsi, que dans les premiers temps je me suis battue contre ces préjugés. J’étais bien, moi, chez McQ. Au classement de mes expériences professionnelles, il arrivait en 3eme place sur une douzaine.

C’est nul les préjugés. Mais c’est aussi nul de les rejeter en bloc sans chercher à comprendre d’où ils proviennent, c’est un préjugé que de rejeter tout préjugé, c’est également une attitude idiote, non pensée en profondeur. Si vous souhaitez approfondir, sur cette optique, c’est ici. Si ça vous satisfait ainsi, la suite bientôt.

Aucun commentaire:

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...