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mardi 23 juin 2009

Béni soit le grand M, avant d’enfiler la chemise…

Suite de : (1) Pourquoi aimez vous tant le Mcdo ?

La genèse de l’équipier McDo est déjà en soi une étape qui est peu commune aux autres entreprises.

Mais ce qui diffère déjà des autres entreprises connues, c’est que beaucoup, beaucoup de gens ont un vécu dans l’entreprise. Ils en sont clients, mais le mot client est trop faible.


Comme disait mon grand grand directeur que j’aime tant, les clients prennent le restaurant pour une annexe de leur chez soi.

L’équipier a donc ( la grande majorité) ce passif de client qui n’a pas juste consommé au McDo, non, c’est bien plus : il y a vécu.

Pour certains clients-équipiers-en-puissance, cela peut représenter des souvenirs de famille. Comme dans la pub, on se voit gamin découvrant et jouant avec son jouet, courant, batifolant dans l’espace jeux. C’est presque un jour de fête, pour un gamin : on fait quelque qui différent de l’habituel et en plus y a le côté jeu.


Des souvenirs d’adolescence.
Dur dur, la phase de transformation en adulte, une crise parfois traumatisante. Heureusement, il y avait les potes et les cinés, sorties que l’on faisait avec eux. Et évidemment, le McDo dans lequel on pouvait se payer à manger, pas cher en plus. C’est l’évident lieu de squat, ou l’on se retrouve, parce que chez papa et maman, ça craaaaaiiiiiint ! (on est adolescent, je vous le rappelle)


Des souvenirs de jeune adulte, d’étudiant
. AAAAhhhhh les jeudis soirs et ces beuveries incroyables. Hum, même quand on ne vit pas en Bretagne, on sort et alcoolisé ou pas, la nuit y a pas des masses de restaurants ouverts quand on ne vit pas à Paris. Vu qu’on est encore jeune, on s’abstient de prévoir le déroulement des choses et donc on oublie de manger à l’heure qui faudrait, ou on s’en fout tout simplement, ou encore on refuse de manger à 19h30, c’est quoi ces conventions à la con ! ( hum, un petit reste sympathique de l’adolescence, cette rébellion contre les heures)



On fait une petite pause dans notre montée chronologique, car c’est justement à cet instant que l’on risque de devenir équipier.

Et voici les principales raisons invoquées lorsqu’on demande le pourquoi du passage derrière le comptoir :

- Besoin de payer ses études/loyer/loisir/etc.
- Besoin de commencer à devenir indépendant financièrement
- Besoin de fric.
- Parce qu’on n’a pas trouvé d’emploi ailleurs
- Parce que son CV est tout pourri et qu’on sait que McDonald's n’est pas regardant là-dessus
- Parce que c’est le seul job qui colle avec nos horaires d’étudiant
- Parce qu’on veut suer et découvrir la vie réelle
- Et pour notre sociologue « j’étais curieuse de voir comment c’était de l’autre côté »
Etc.

Parfois, on dépasse le stade de jeune adulte et on se retrouve à postuler chez le grand M. généralement la raison en est très simple : Le besoin d’argent et le Chômage.

On a des réponses à notre grande question ( pourquoi aimons-nous tant le McDonald's, nous les équipiers), là, me direz-vous, des réponses qui semblent se suffire à elle-même.
Toutes les raisons de l’arrivée en McDonald's land pourrait justifier cet amour. Mais on parlerait d’un même amour que pour une entreprise classique, or il est différent.

Je me rappelle de cette excitation particulière à mon premier job. Gagner son propre argent c’est merveilleux, vous en feriez des bisous à votre employeur, d’autant plus quand vous êtes dans le caca financier. On se surprend même à être fier de récurer des chiottes ! Improbable, dis ainsi, et pourtant c’est parfois un honneur que d’être payé à éplucher des oignons, empiler des cartons, si, si, je vous l’assure.

Sauf que dans un job-de-merde ( selon l’appellation commune) classique, vous êtes vite lassé. Je me rappelle d’une ancienne collègue d’usine qui m’avait dit « tu verras, au bout d’une demi-heure tu seras autant spécialiste que moi ». Et elle n’avait pas tort, au bout d’une heure, j’étais la reine de l’empilage de tranches de saumons. Nous étions un royaume ou il n’y avait que des reines dont on ne voyait que les yeux… mais ceci est encore une autre histoire.

Quand on devient spécialiste en 30 minutes, c’est que la tâche est d’un chiant inimaginable.

Ce n’est pas le cas chez McDonald's, mais ceci je l’expliciterais dans le prochain article.

Mon histoire vous a plu ? La trouvait parfaite dans son joyeux déroulement ? Vous êtes satisfait, vous convient-elle ?

Toutes mes excuses, mais j’ai menti. Par omission. Oups !

Vous pouvez en rester là, et continuer le déroulement de cette histoire si parfaite par l’article suivant (j’insérerai le lien dès qu’il sera paru). Je comprendrais parfaitement.

Curieux, voici la seconde version des faits, ici.

Commentaires

Sylvain @ l'équipier... - Béni soit le gr... 32 weeks ago · 0 replies · 0 points
Pourquoi devenir équipier...
- En général, on découvre le McDo très jeune. C'est une facilité nons négligeable pour les parents qui, de temps en temps ont la flemme de faire à manger et de se battre pour faire ingurgiter des fibres à leur progéniture.
- Pour les enfants, le point de vue est différent, ils vont avoir de la bonne boubouffe bien grasse et sucrée et, nom de dieu, un jouet inédit introuvable en grande surface. Pour lui, le plus dur sera l'attente. Il devra se lécher les babines et supporter la frustration de ne pas savoir quel jouet il va avoir pendant les 3 minutes d'attentes prévues (voir plus si il y a une caissière pour 30 clients et que le manager ne fout rien). L'hôte ou l'hôtesse de caisse devient alors la main de Dieu. Le lien entre son envie et la réalité, la personnification de ce qui lui rappellera la phase Orale de son complexe d'œdipe. C'est donc à ce moment qu'il dira..."Quand je serai grand, je travaillerai ici.
- Mais arrivé à l'age adulte, l'enfant, devenu alors une personne unique intégrée dans le monde extérieur, postulera chez M pour des raisons moins attrayantes. Pour ma part, c'est le chômage, le peu de travail disponible dans ma branche et le besoin fondamental de manger qui m'a pousser à postuler là-bas (en ultime recours). Bizzarement, je n'ai jamais l'impression de combler les gens de joie en leur servant leur repas car il fallait les expédier au plus vite hors de ma vue pour redire une 245675677ème fois: "je peux prendre votre commande?Le menu big size n'est pas beaucoup plus cher. Un dessert peut être, et un café? Merci et à bientôt (et non pas "JE VOUS remercie" - trop long- et "au revoir", qui n'inclue pas le fait que les clients vont revenir.
- Être équipier n'est donc que rarement une fin en soi, mais seulement une manière bien ingrate d'obtenir un salait misérable. Mais bon...il faut bien travailler pour vivre, mais le "travail c'est la santé" devient une notion légèrement faussée.

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