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vendredi 18 décembre 2009

Témoignages locaux

Suite au mouvement de Guilers, j’ai reçu énormément de contact en parti via Internet, certains demandant à participer au mouvement, d’autres étant curieux, d'autres voulant partager leur histoire. J’ai décidé, dans cet article de compiler tout les histoires dont on m’a fait part. Ce n'est pas exhaustif, car il aurait fallu encore plusieurs pages de plus ( et là, l'article est déjà franchement trop rempli), disons que c'est suffisamment représentatif de la situation.


Ces témoignages concernent les restaurants de Brest, excepté les franchisés (à eux, je dis bravo, car je n’en entends que du bien : resto propre, pas de hurlements, du respect.).
Voici donc un peu ce qui se vit dans les Mcdo France de Brest :

De façon individuelle :

- Un employé, déclaré inapte au travail par la médecine du travail, se fait pousser à la démission. (C’est un deuxième cas avec Guilers)

- Un employé s’est fait poussé à la démission (par des entretiens cherchant à l’intimider) à cause d’absence, 4 mois auparavant ( il faut savoir qu’on ne peut pas ressortir des erreurs si longtemps après, le délai est de 2 mois) et lui ont fait signer des papiers qui n’étaient pas datés.

- Un employé a déserté son restaurant, car il en avait marre, OK, il était en faute, mais le problème est que dans son attestation ASSEDIC, il a été noté démissionnaire. Alors qu’il n’a jamais donné de lettre de démission. Ces congés payés n’ont pas été payés, ce qui représente la coquette somme d’environ 2000 euros.

- Un employé, passé d’équipier à hôte, n’a eu aucun changement d’échelon ni de paye.

- Encore des mises au piquet (ailleurs qu’à Guilers). Le manager, alors écarté de son rôle en étant mis à des postes d’équipiers, travaillait au 1. Les équipiers ont commencé à se faire des bagarres de sandwich, la direction a vu ça et l’a engueulé pour ne pas avoir réagi aux comportements des équipiers ( ce qu’il n’a pas pu faire, car au 1 on est coincé dans par le travail). Il a été mis au piquet, alors qu’on l’avait, en le plaçant ainsi dans la position d’équipier, retiré la possibilité de se comporter en tant que manager. Donc, il a été mis au coin…

- La direction qui débarque chez un employé à 5heures du matin, qui fouine dans l’appartement et qui harcèle ensuite l’employé au travail, car celui-ci leur a dit de s’en aller de chez lui (ce qui était parfaitement justifié). L’employé pleurait sur son lieu de travail, et était sous pression psychologique maximale.

- Un témoignage poignant, qui nous a bouleversés : Un équipier s’est fait harceler d’une façon ignoble. La mise au piquet a pris une dimension absolument macabre, l’équipier s’est fait punir dans le stock durant un horaire, avec des menaces, des pressions morales et physiques. Durant le rush, un manager était posté derrière lui et répétait inlassablement « plus vite, plus vite » toutes les secondes pendant un temps infini. Un véritable cauchemar, dont il fallait absolument parler ici, parce qu’on arrive à ce que j’estime personnellement être une forme de torture mentale. Il s'est fait craché dessus pour son départ ( ce n'est pas une métaphore, c'était de vrais crachats), ces affaires personnelles bizutées ( dans son sac, du ketchup...). Cet équipier a quitté la région tant cela l’a traumatisé. Et bien sûr, il a lui aussi eu une dépression.

- Comme j’en parlais dans l’article précédent, une employée s’est faite encore plus harcelée après le mouvement. On lui dit que chaque nugget de trop plongé lui sera retiré de sa paye (interdit, évidemment) ; après s’être faite agressée sur son trajet de retour, elle demande à la direction de changer d’horaire, car elle a peur des représailles de la part de ses agresseurs. Voici ce que la direction a répondu « tu peux te faire agresser devant le restaurant je m'en fout, ce n'est pas mon problème ».

- Un employé, étant sur le passage de son directeur, a pris un coup de poing dans l’épaule accompagné d’un « dégage » .

- Un employé après une erreur dont on l’avait accusé à tord, s’est fait poussé a plusieurs reprises par son directeur ainsi qu’insulté avec toute la haine possible.

- On prévient la veille un manager de sa mutation dans un autre restaurant. Évidemment pas de feuille kilométrique pour le calcul de ses déplacements, les négociations se sont faite « à l’arrache », et les misérables 40 euros par mois (ou 30, je sais plus exactement) de prévu sont mis en « brut », alors qu’ils ne sont pas sensé être imposables.

- Des employés se sont vu interdire par la médecine du travail de porter par exemple des charges lourdes : non seulement on lui fait porter ces charges lourdes, mais en plus tout le monde attaque cette personne en la taxant de « pleureuse » car elle refuse certains postes…

De façon globale :

- Le mystère de la pointeuse : déjà quand j’étais sur le terrain je me posais beaucoup de questions sur ces changements d’heures réguliers. On avait beau régler à l’heure McQ nos portables, nos montres, il finissait toujours par y avoir 5 minutes d’avances ou de retard. Y avait une théorie un peu tordue qui disait que les minutes étaient réglées à plus de 60 secondes (enfin, ce serait intéressant de vérifier), on m’a dit que c’était l’équipe de gestion qui changeait l’heure… Dans les deux cas, ça sent le moisi.

- Des membres de l’équipe de gestion fouinent sur les facebook des gens, en font des copies d’écran et montrent ceci à la direction. Je rappelle que dans facebook, on choisit les personnes qui ont accès aux informations, c’est une sorte de cercle privé. Fournir les informations à autrui, hors de ce cercle, c’est malhonnête et injuste.

- Des équipiers ont en charge des nouveaux sans formation, ils cumulent cette activité avec leur travail, ce qui est impossible, encore plus durant les rushs. Ils se font engueuler, (car les nouveaux font des bêtises) comme s’il en avait leur responsabilité officielle. Ou ils se font engueuler, car ils sont moins efficaces qu’à l'accoutumée. On ne peut pas cumuler deux emplois différents et le faire efficacement surtout dans des conditions de rush. De plus, le contrat et la paye ne suivent pas comparés aux responsabilités. (Problème récurrent aux trois restaurants)

- bien évidemment, la majorité des managers se font sucrer leurs pauses, surtout en open : À 11heures, impossible de se déposter avec les équipiers qui arrivent, le rush qui commence.

- Les caméras sensées être là pour des raisons de sécurité sont utilisées pour vérifier le travail des employés.

- « Des » directeurs ne se gênent pas pour faire leurs courses sur le compte de McQ (fringues pour eux hors-travail, alcool et même Quick…le comble !).

- Quand il y a des transferts entre restaurants de produits, certains ne sont même pas pointés (et donc, ni le temps de travail ni l’essence ne sont payés ; je n’ose pas imaginer le drame si cette personne subit un accident à ce moment-là)

- Des problèmes assez effarants d’hygiène : des retimages très courants, des pains retrouvés moisis, tout de sortes de bestioles (cousin, cafard, pince-oreilles, rats), des produits qui restent en production des heures, une table à garniture dont les DLC ne sont jamais respectés ( la salade est toute « fanée » avec des teintes louches) . Allez, une petite photo pour le "fun" :


- Des employés rentrent tous les soirs chez eux en pleurant tant ils se font humilier, tant il y a de pression.

- Des insultes venant de la direction « grosse vache » « pauvre conne » « toi, t’aurais pas dû naître » « sale pédé » et cela parfois devant les clients.

- Des dizaines de dépressions dues au travail. Dont certaines avec hospitalisation.

- 5 fausses couches.

- Des responsables qui se battent (physiquement) avec les employés.


Et après, certains disent que tout va bien.
Alors que ce pavé n’est qu’un aperçu de ce que j’ai pu entendre.

Et après, on accuse ceux de Guilers de déformer la vérité, de raconter n’importe quoi. On les accuse de provoquer l’équipe de gestion, de les pousser à la faute ! En gros, c’est de ta faute si tu te prends des coups de poing, qu’on t’insulte, c’est de ta faute si tu es sous antidépresseurs même si la médecine du travail confirme que c'est à cause de ce taff…

Mais MERDE on est au travail là, par sur un champ de guerre ! On n’est pas obligé de se faire ratatiner par ces Boss pour gagner du pognon ! Y a des droits, des lois, des interdictions, on n’est pas dans un état de non-droit !

On a beau ne plus être sur le terrain, le manager masqué et moi, on a vu les pleurs, on a vu les dépressions, on a vu le ras le bol, on a vu dans les regards, on a entendu dans les voix, et franchement vu l’affluence des témoignages, de tous types de salariés, de restaurants différents, il serait absolument idiot de croire que ces restaurants tournent de façon correcte.

Après quelques temps, voici ce qui a été fait par la direction pour régler les problèmes :

- Des adresses mail pour signaler tous problèmes ainsi qu’un cadre fermé à clef (?!?) Pour afficher aux yeux de tous les problèmes.

- Des entretiens individuels avec tout le monde.

PS : Je tiens à signaler « l’effet psy » (comme dit le manager masqué) de ces entretiens qui semble mieux maîtrisés par la haute direction : vous parlez, on vous écoute, vous vous sentez mieux. Seulement voilà, si pour l’esprit ça fait provisoirement du bien de se libérer symboliquement par la parole, ça ne résout pas les problèmes, il faut dans ce cadre modifiable, des changements concrets. Sinon ça recommencera pour vous ou les autres.

- Une solution peut être, pour une employée particulièrement en difficulté, dont je n’ai pas de détails actuellement.

Voilà, ça me semble à peu près tout.

Super. Avec ça, plus personne ne souffrira au travail, c’est certain.

PS : Si la direction trouve que je déforme ses propos, rien ne l’empêche de poster un commentaire. Il sera publié comme les autres à partir du moment où aucun nom n’est cité et qu’il ne porte préjudice moral à quiconque. Je tenais à préciser mon ouverture quant à tous types d’arguments/avis/opinions de votre part, maintenant je ne suis pas totalement dénuée de bon sens, je sais que ces commentaires ne se feront pas.

À suivre…

Commentaires passés

Sylv20 @ l'équipier... - Témoignages locaux 36 weeks ago · 0 replies · 0 points
Tous ces témoignages sont atroces. J'en ai entendu beaucoup aussi ces derniers temps (de la part d'anciens employés et de clients). Les petits patrons castrateurs et CERTAINS (j'insiste vraiment sur "certains") managers que je considèrerait presque comme des sociopathes en quête de pouvoir. Mais quel pouvoir??? Aucun, bien entendu, ils ne finiront pas patrons et ne toucherons pas 4000 euros en fin de carrière. Donc, pour du "rien", ils sont quand même prêts à violer les lois, les décrets et sûrement la constitution.
Je me demande souvent pourquoi ils tiennent tellement à obéir au doigt et à l'œil à leurs patrons au risque de passer devant un tribunal . Est-ce par besoin narcissique ou à cause de troubles cognitifs à la limite de la pathologie mentale? Il y à sans doutes d'autres raisons, mais là, je ne penses qu'à celles-ci (surtout dans le cas d'une personne en particulier).
Manager masqué @ l'équipier... - Témoignages locaux 36 weeks ago · 0 replies · 0 points
C'est vrai que "l'effet psy" marche bien... à court terme. Des salariés ont appréciés de se sentir écouter, mais deux semaines plus tard, il y a eut le contre coup: ils n'ont pas vu de changements, malgré cette première écoute, et ont encore plus perdu confiance envers l'équipe de gestion. Le comportement de leur supérieur a, effectivement, changé, mais il reste toujours stressant est négatif: certains s'amusent même de faire semblant d'être respectueux, pour ironiser, et ajouter: "tu vois, au final tu m'as pas eu". Comme si il s'agissait d'une guerre entre enfants. Je tiens d'ailleurs à préciser, car c'est très important: IL NE S'AGIT PAS D'UN CONFLIT EQUIPIER/MANAGER. Et j'ai l'impression que c'est que veut faire croire la direction(ce n'est pas nous, ce sont les managers). Sachez qu'il y a des managers dans le mouvement (si ce n'est d'autres fonction...), et que les équipiers souhaitent aussi se battre pour eux (par exemple, ils veulent que le temps de pause des managers soit respecté, leur travail rémunéré même en close car dans tous les restaurants brestois beaucoup doivent travailler dépointé. Il y a quelques managers qui détériorent l'ambiance, c'est vrai (comme il y a aussi des équipiers difficiles, je l'accorde aussi). Mais c'est la direction qui doit d'abord changer, évoluer. De là, tout le reste suivra.

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