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jeudi 4 juin 2009

L'entretien avant sanction qui pue : La soluce

Voici ce que le manager masqué avait préparé pour cet entretien ( et adapté par mes soins au blog) ; Je précise qu'il est adapté à une situation ( pour l'histoire c'est ici), un contexte, des personnes particulières. Cette stratégie peut être foireuse si elle n'est pas ré-adaptée à son contexte.

Cela dit, elle a bien fonctionné pour l'équipier que nous avons conseillé. Tout ce qui as été prévu sur ce présent article s'est vérifié, et l'employé s'étant préparé grâce à ceci, a pu contrer les effets pervers de la manipulation.


L'objectif du convocateur exécrable:

Si possible que tu (toi l'employé suspecté d'abooominables torts) reconnaisses , sans le vouloir, des torts erronés ou sortis de leurs contextes. Sinon, te faire, au moins peur, te mettre la pression sans que tu puisses invoquer par la suite que tu as été oppressé. L’idéal pour le convocateur-exécrable c’est que tu abandonnes, voire si possible que tu démissionnes.

Ses techniques :

La première, la plus importante, c’est d'avoir le contrôle, c'est-à-dire que tu es convoqué pour une faute plus ou moins grave, et que du coup c’est à toi de répondre de tes actes, pas lui. Et là-dessus, difficile de le nier, c’est ton supérieur hiérarchique, c’est son droit, et à toi ton devoir de l’assumer.

Il cherchera à te faire parler le plus possible, ce sera un jeu entre lui qui pose des questions, voire pose des faits (sorti de leur contexte bien entendu) et c’est à toi de te justifier.

Autant dire que même s’il te demande de te justifier, il n’en tiendra jamais compte, c’est une illusion que tu peux te défendre, mais jamais il n’acceptera tes arguments, les jeux sont déjà faits d’avance.

Et si tu tentes de te dérober, il jouera toujours sur les mots, et te ramènera toujours à ce qui l’arrange. Il te faut jouer un jeu, mais pas son jeu, car sur son échiquier, c’est lui le plus fort. Il cherchera tous les indices pouvant te discriminer, ce que tu dis, mais aussi ton comportement et ta gestuelle.
Il jouera sur tes points faibles, c'est-à-dire dans le cas présent, il voudra que tu t’énerves exactement comme la dernière fois, Et si tu t’énerves, là il te montrera du doigt et l’utilisera comme preuve que le problème vient de toi ;

Si tu pars durant l’entretien, par peur de t’énerver ou parce que tu juges que les choses tournent au n’importe quoi, il aura à nouveau un argument (« tu veux qu’on discute, mais tu pars quand c’est le cas, tu vois bien le problème… »). Là encore, tu auras perdu.

Il jouera avec ton amour propre, remettra en doute tes convictions, tes principes, ton objectivité, ton self-control. Là encore, il ne faut rien lui donner.

Il usera d’exemples qui s’éloignent du contexte, même s’ils semblent valides, pour te piéger (exemple : « regarde tel équipier, lui n’a pas eu ce problème ») ou utilisera des retournements (exemple : « penses-tu à nous quand on est malade », « penses-tu que l’on doit tenir compte de chaque petit problème de la vie quotidienne », « n’es-tu pas d’accord que le contrat que tu as signé indique tes disponibilités horaires de nuit »).

Il essayera très souvent de te poser des questions à réponses fermées, telles que « oui » ou « non » (par exemple « est-ce que tu as le droit de franchir le comptoir quand tu ne travailles pas ?»), que tu répondes « oui » tu auras tord, et si tu réponds « non » tu auras avoué une faute, car tu l’as fait. Et si tu évites de répondre précisément « oui » ou « non », il reposera sa question et te demandera te répondre juste « oui » ou « non ».

N’oublie pas que quoi qu’il arrive, il semblera en apparence calme, diplomate, sympathique. Il n’hésitera pas de temps en temps à moduler d’un coup son ton ou son expression de façon sèche pour te déstabiliser, mais jamais il ne montera sur ses gonds.

Il pourra s’entourer d’autres personnes, comme le directeur de l’établissement ou le délégué du personnel, juste pour t’impressionner et pour s’entre-aider à te donner tord. Pire, si tu es face entre le directeur du restaurant et le directeur de marché, ce sera un jeu du « policier gentil » et du « policier méchant », ce qui risque de compliquer les choses. C’est pour cela, adresse-toi toujours au directeur de marché, évite de parler à plusieurs personnes, tu vas te perdre.

Quelle posture adopter ?

Premièrement, il s’agissait au départ d’une discussion sur tes horaires. Cela restera donc une discussion sur les horaires. Le grand grand directeur essayera d’invoquer le fait que c’est un entretien avant sanction. Ne rentre pas là dedans.

Tu lui dis que s’ils ont quelque chose à te reprocher, qu’il t’envoie une lettre recommandée. Si l'execrable te parle de la convocation, tu lui expliques que c’est pour cela que tu ne l’as pas signé, ne t’étends pas plus, poses les points sur « i » « on est parti pour parler de mes horaires, est-ce le cas ou pas ? »,

Si le grand directeur continue à insister, tu réponds : « écoutez, je ne suis pas là pour ça, vous avez quelque chose à me reprocher, vous me faites une lettre ». Et s’il insiste encore, tel que « mais tu ne trouves pas normal qu’en ma position j’ai le droit de convoquer quelqu’un pour manque de discipline ? ». Ne réponds pas par oui ou non, ferme le débat de cette façon « très bien, vous démontrez une fois de plus le problème, je veux parler de mes horaires, vous me parlez d’autres choses. Vous m’adressez un courrier si vous me reprochez quoi que ce soit, c’est tout, au revoir » ;

tu ne t’es pas enfui, tu as juste toi-même démontré l’illégitimité de l’entretien, la convocation est donc terminée, tu n’ajoutes rien de plus. Mais surtout, reste courtois, diplomate, poli, ne t’énerve pas. Montre-leur que tu ne pars pas sous l’état de la colère, mais juste que l’entretien est terminé. Reste neutre ou souriant, parle posément, et pars tranquillement, comme si rien ne s’était passé.

Deuxièmement
, essaye de te faire accompagner par quelqu’un de la boîte en qui tu as confiance. Cette personne n’est pas là pour t’aider, mais pour être témoin. Fais en sorte d’expliquer calmement, à cette personne, avant l’entretien, ce qu’il en est, en lui indiquant que tu y vas pour parler de tes horaires.

S’il te pose une question concernant tes horaires, genre « pourquoi veux-tu modifier tes horaires ? », sois court et précis.

Exemple : « je ne suis plus en état de m’investir pour l’entreprise à ces heures-ci, et je souhaite contribuer à l’entreprise telle que je le dois durant des heures de jour ». Très intéressant cette phrase, car tu passes du personnel au professionnel, il ne s’agit plus seulement de ta propre santé, mais du rendement de l’entreprise et de ta conscience professionnelle. C’est déjà plus difficile à contrer.

Ne te présente pas comme un simple individu, mais comme un salarié qui souhaite faire son travail à fond. S’il te dit que ton contrat mentionne le fait que tu es disponible le soir durant les plages horaires inscrites, répond lui tout simplement que tu désires changer ton contrat, tout en état apte à proposer d’autres plages horaires à la place (n’oublie pas, ce n’est pas une diminution de contrat, tu devras donc être un minimum conciliant et leur proposer d’autres horaires à la place).

S’il te dit qu’ils n’ont personnes d’autres pour cet horaire, répond que tu es d’accord pour former la personne qui te remplacerait, si besoin ait, pour qu’ils préservent leur efficacité.

Conclu juste en leur disant que ton but est d’assurer ton travail en fonction de tes propres moyens, et que le refus de changer tes heures ne te convient pas. N’ajoute rien de plus,
surtout, ne signe rien. à part bien sûr s’il s’agit du nouveau contrat qu’il te propose (ou simplement une feuille comme quoi tu demandes le changement d’horaire), ça va de soi, à condition que cela te convienne. Si la signature sous-entend que tu acceptes de rester comme avant, ne signe pas. N’oublie pas, tu as le droit de ne pas signer, tout comme tu as le droit de ne pas répondre a une question.

Dis-leur seulement que tu regrettes que vous n’ayez pas pu trouver de solution, toujours diplomatiquement. Par là ils comprendront que tu ne lâcheras pas l’affaire sans savoir ce que tu feras par la suite. C’est ça l’implicite.

Au niveau du comportement, reste l’œil vif, regarde les personnes à qui tu t’adresses, garde les bras visible et ouvert, pour démontrer que tu es à l’aise. Reste neutre ou souriant (sourire courtois, pas narquois) et s’il tente de te déstabiliser, reste indifférent. N’oublie pas, ne laisse rien t’atteindre.


S’il commence à jouer sur les mots, ou à te parler de tes principes, tu écartes poliment les choses. Par exemple, « excusez-moi, mes principes personnels ne regardent que moi » sans rien ajouter, ou « je sais que les managers sont plutôt satisfaits de mon travail, et je continuerai à aller dans ce sens, c’est tout ce qui compte ».

S’il te répond l’inverse, que les managers ne sont pas satisfaits, tu réponds simplement que c’est pourtant ce qu’ils te disent, rien de plus.

Et s’il insiste, tu recentres le débat « écoutez, il ne s’agit pas de l’opinion qu’on a sur moi, mais de ma demande de changement d’horaire ».
Ne le laisse pas d’embarquer ailleurs, il est très fort à ce jeu, recentre toujours sur l’objet de l’entretien : « tes horaires ».

Il va de soi que tu le tutoies, si tu le vouvoies tout un coup, c’est signe de faiblesse.
Par une question floue, réponds par une réponse floue qui ferme le sujet.

Quand tu lui expliqueras le pourquoi du changement d’horaire, il cherchera à te contre-argumenter par l’absurde. Ne joue pas son jeu.

S’il te dit « tu imagines si on devait faire ça pour tout le monde » dit lui juste « le fait est que dans l’histoire, il ne s’agit que de moi pour cette demande de changement ».

Il te rira au nez, répond lui alors que tu ne vois le problème sachant que ton changement d’horaire est justifié. Il risque aussi de te dire, « je ne comprends pas, soit plus précis », cherchant à te faire faire de longs monologues.

La stratégie est simple, répond une phrase en répétant ce dont tu as déjà dit « je ne suis plus en état de travailler le soir, c’est tout ». Il te demandera de préciser pourquoi, pareil, ne te justifie pas, répond « je suis à même de connaître ma santé, confirmé de plus par mon médecin ».

Ne donne rien de plus comme argument, il cherchera à nouveau de la précision. Ta précision s’arrête là, répète lui alors ce que tu lui as dit sans rien ajouter. Et si il dit qu’il ne comprend toujours pas, réponds-lui que tu ne vois comment expliquer cela de meilleures façons. En gros qu’il se débrouille avec ça, car tu sais qu’il a parfaitement compris, inutile d’argumenter davantage.

Si tu réussis à modifier ton contrat, tant mieux. Sinon, dis toi qu’à défaut de gagner, tu n’auras pas perdu non plus, match nul, et ça, c’est parfait.

N’oublie pas, on ne gagne pas avec ce type de personne, mais un match nul est une forme de victoire. Si à la fin de l’entretien vous n’en êtes pas plus avancé, ni toi, ni eux, c’est très bien, car ils auront compris qu’ils n’ont pas de prises sur toi.




Synthèse :

- Tu es là pour tes horaires, pour rien d’autre. S’ils veulent faire autrement, alors pas d’entretien.
- Sois poli, calme, sûr, posé, diplomate, quoiqu’il arrive, même ce que tu n’as pas envisagé
- Sois simple et précis dans tes paroles
- Écarte gentiment les hors sujet, recentre toujours le débat sur tes horaires
- Ne provoque jamais
- Essaye de montrer que tu penses à l’intérêt de l’entreprise, et que du coup tu es sérieux
- Viens avec un témoin et ton contrat
- Ne te laisse pas écraser, jamais
- Maîtrise tes paroles, ravale ta fierté, c'est-à-dire ne dit pas des choses sur le coup que tu pourrais regretter par la suite. Pense toujours sur le long terme.

Surtout, ne te laisse pas avoir, ce sont tes supérieurs, mais tu n’en restes pas moins un individu à part entière qui est en droit de penser ce qu’il veut et de se battre pour ses convictions. L’entretien n’est pas une fin, c’est le début d’une difficile partie d’échec, c’est pourquoi donne-toi les moyens d’avoir les meilleurs pièces à ta disposition.

Le manager masqué.

En espérant que ça puisse vous aider comme cela a aidé cet équipier. Je précise encore une fois que cette aide à l'entretien à était réalisé au vu de la confrontation avec un individu communiquant par procédés de manipulation mentale, à tendance castratrice, du à un complexe d'infériorité ( c'est une interprétation parmi d'autres ; l'autre étant tristement, du à une formation professionnelle en ce sens) ; Ces procédés, quelle soit l'entreprise où vous exerçait, vous pourrez peut-être bien les retrouver, et peut être même hors du champ de travail... Je vous conseille de creuser dans cet article sur la manipulation mentale ;

Et je ne vous souhaite pas bonne chance, dans ces cas là, il ne faut laisser rien au hasard.


Bon courage, par contre ! :)

Commentaires

Lom @ l'équipier... - L'entretien avant sanc... 64 weeks ago · 0 replies · 0 points
Sinon une lettre remise en main propre contre signature a autant de valeur légale qu'un recommandé.

Et quand quelqu'un vient me voir pour changer ses horaires... Je lui change ses horaires. Mais je sais, je suis spécial. :P

antalibelle @ l'équipier... - L'entretien avant sanc... 64 weeks ago · 0 replies · +1 points
Mais lom, serait-tu devenu un peu plus que manager pour avoir ce fabuleux pouvoir du changement d'horaire ?

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