En rouge : mes commentaires comparant mon McQ aux informations en noirs.
- " Un gourou : un leader incontesté, incontestable, craint, aimé.
Oui. Allez dans le désordre, le grand M jaune éclairant le monde, le clown statue indiquant le chemin, les directeurs...
- Une doctrine : message unique et ultime de salut.
- Un groupe : chaleureux, hiérarchisé.
Oui. En bas, des petits équipiers chahuteurs non initiés, a qui les initiés ( les managers) doivent tout le temps rappeler les règles, les lois, les normes, la doctrine.
...Vont accomplir un conditionnement du futur adepte en quatre étapes :
Première étape : séduire et survaloriser
Première étape : séduire et survaloriser
- En proposant des réponses simples et même simplistes aux questions complexes de l'existence (la vie, la mort, la maladie...) à l'intérieur d'un groupe a priori chaleureux.
- En utilisant tous les grands thèmes mobilisateurs de notre époque : écologie, OVNI., méditation, relaxation...
Oui pour l'écologie. « non y a plus de sac poubelle, vous vous demmerdez, on en gaspille trop. On en recommande pas c'est POUR l'écologie ». Le thème de l'écologie sert également pour justifier l'achat des sauces par le clients, on parle de récupération quand on renvoie ces dites sauces non consommés au comptoir. C'est beau une noble cause, surtout quand ça rapporte du pognon.
Ah, ce que j'ai pu rire d'entendre parler d'écologie, quand, par mégarde je me retrouvais au broyeur, envahi de déchets, vomissant des milliers et des milliers de détritus. Ah, oui, j'ai bien ri.
- En valorisant le futur adepte : "Tu es beau, intelligent, nous avons besoin de toi pour une grande mission".
- En lui garantissant le bonheur, la liberté, la connaissance.
Deuxième étape : anesthésier l'esprit critique et la personnalité
- En créant un état de fatigue : longues journées de travail, conférences, démarchage à domicile ou sur la voie publique, longs temps de méditation, de prière, de formation à la doctrine du groupe.
Bah oui, la fatigue ça personne peux pas la nier. Même si certains disent " oui mais y a d'autres boulots qui sont bien plus physique", c'est vrai, mais nerveusement, c'est un métier eprouvant, ne serait ce que pour les fonctions cognitives mises sans cesse à l'épreuve ( mémoire à court terme, l'attention...)
- En modifiant les habitudes alimentaires : régime, jeûne,...
- En créant des conditions de vie qui empêchent le futur adepte de prendre le recul nécessaire et qui l'autoriserait à réfléchir à ce qu'il fait ou vit.
Oui. L'épuisement empêche tout recul en effet, et quand on est en repos, tout ce qu'on veut c'est ne plus y penser. Tout ce qui est voulu la plupart du temps, c'est terminer la journée, puis la semaine. Les réflexions/discussions se limitent souvent à la sphére intra-resto et inter-équipe.
- En réduisant l'intimité jusqu'à la rendre dérisoire : impossibilité d'être seul un instant, obligation de se raconter, confession obligatoire et dirigée...
oui. On est toujours avec du monde. Chaque problème fait l'objet de convocations ou la justification est de mise. La justification est sans cesse demandée à chaque erreur, puis rejetée « c'est pas mon problème » une phrase trop souvent entendu dans la bouche de certains managers qui me mettait dans cette situation de contraction pure.
On m'accuse d'un truc > je me justifie > mais il veulent rien entendre. Ma culpabilité est imposée, quelque que soit les motifs de départs.
- En modifiant le vocabulaire : le futur adepte doit s'approprier un langage qui "sonne" bien, qui fait sérieux, scientifique ou religieux, mais qui n'a de sens qu'à l'intérieur du groupe. Cette technique, sournoise, le prive de toute communication avec le monde, et en fait, paupérise sa pensée (résultat très exactement opposé à ce qui était proposé au cours de la première étape).
Ce langage est si bizarre qu'il en faut même en faire des lexiques outrageusement long ( pour la cuisine, le restau, le comptoir)
Troisième étape : renforcer l'adhésion au groupe et favoriser les ruptures
- Abandon des études
- Départ à l'étranger (pour une formation généralement)
- Rupture avec la famille, les amis ( oui, à cause des decalages horaires) , la société. Toutes les informations qui proviennent de l'extérieur sont déclarées suspectes ou manipulées. Toutes les personnes qui critiquent la secte sont décrient comme négatives, dangereuses, opposantes aux progrès de l'humanité. Il est fortement conseillé de ne pas ou de ne plus les fréquenter, de les calomnier et éventuellement de les poursuivre en justice. La famille est parfois déclarée responsable de toutes les difficultés que connaît ou qu'a connues l'adepte.
- La société y est représentée uniquement comme un lieu de perdition, la médecine comme inutile, la psychiatrie comme dangereuse, les religions comme complètement dépassées, la politique comme désuète. Seul le groupe conduit par SON MAÎTRE qui s'auto-proclame sauveur de l'humanité, peut conduire les hommes sur le chemin du bonheur.
- Les adeptes ont alors la certitude d'avoir une mission rédemptrice à accomplir mais, leur dit-on, "la société a des résistances, des habitudes, des intérêts, on ne vous croira pas, on vous persécutera. C'est ici la preuve que vous êtes dans la vérité
- ...N'en fut-il pas de même pour la plupart des disciples de la paix ?" Raisonnement habile. Plus on s'oppose à un adepte et plus on renforce son adhésion au groupe.
Quatrième étape : rendre le retour impossible
- L'absence de revenus, de couverture sociale, de réelle expérience professionnelle, rendent le départ délicat.
- Les déplacements géographiques fréquents ne permettent pas de tisser des liens avec les personnes extérieures au groupe et qui pourraient aider à un retour.
- Les anciens amis n'existent plus.
- Les liens familiaux ont été coupés ou sont conflictuels.
- On s'est marié à l'intérieur du groupe, on a des enfants... Impossible de partir seul, il faut être deux à le vouloir en même temps.
- On a peur. La discipline est rigoureuse (oui) , les punitions sont sévères, la délation est permanente, on craint le monde extérieur, on a des dettes, on redoute des représailles.
- On reste, on se laisse faire.
- Le bonheur, la liberté, l'épanouissement ou la connaissance sont promis à chacune des étapes, si bien que l'adepte accepte de souffrir encore plus que ce qu'il pouvait souffrir à l'extérieur (au moment de son engagement) parce qu'à chaque fois, il se dit qu'il serait trop bête de s'arrêter si près du but, que toute sa souffrance (et parfois son argent) n'aurait servi à rien. Plus l'adepte a souffert, plus il est près à souffrir davantage.
La suite : Théorisation finale
Commentaires
Bon globalement, même remarque que l'épisode d'avant : Tu décris principalement une entreprise, en particulier une entreprise avec ce qu'on appelle une culture d'entreprise... Voir le monde du travail comme une secte, pourquoi pas :D
Non, en fait mon commentaire se portait plus sur la question du vocabulaire
Quand tu rentres du travail et que tu racontes à ton conjoint "Bon, aujourd'hui, je devais dumper la base des login, mais comme ils ont fowardé tous les appels à partir du port 80 vers le localhost dans la boite à cause du hack par DOS qu'on a subit la semaine dernière, il a fallut que je passe par ssh en tunneling sur le proxy du siège pour accéder à l'interface sql ..."
C'est pas beaucoup plus clair.
Tous les boulots ont un vocabulaire propre. Pas réellement d'exception.
Non, en fait mon commentaire se portait plus sur la question du vocabulaire
Quand tu rentres du travail et que tu racontes à ton conjoint "Bon, aujourd'hui, je devais dumper la base des login, mais comme ils ont fowardé tous les appels à partir du port 80 vers le localhost dans la boite à cause du hack par DOS qu'on a subit la semaine dernière, il a fallut que je passe par ssh en tunneling sur le proxy du siège pour accéder à l'interface sql ..."
C'est pas beaucoup plus clair.
Tous les boulots ont un vocabulaire propre. Pas réellement d'exception.
ce qui m'amuse là dedans c'est de confontrer un monde vraiment pas bien, pas joli, diabolique que représente les sectes avec justement un milieu quotidien, banal, tel que le travail. On a trop tendance à couper le monde en deux avec le mal et le bien, et on refuse la remise en question., parce qu'en général quand on appartient à un groupe, il est bien. Hors, les limites sont minces, et notre jugement en cela est irrationnel car on est aveuglé par notre appartenance.
Enfin, tu verras à la conclusion, mais la question n'est point de chercher a prouver que mon ex-entreprise - ou le monde du travail- est une secte, le jeu est autre.
ps : pour le langage, avec ton exemple on a un langage universel en terme d'informatique, lié à des connaissances spécifiques.
alors que par exemple, avec le mot "mop" on pourrais trés bien appelé ça une serpillére, une frange. dans une secte on aurait appelé ça " la divine nettoyeuse de notre terre sacrée". tu vois la nuance ? c'est reprendre le langage courant, le declarer comme faux et le re-traduire. au mcq, c'est souvent les termes français qui passent à la trappe, je pourrais m'étendre sur le sujet là, mais j'aborderais ça dans la suite.
Enfin, tu verras à la conclusion, mais la question n'est point de chercher a prouver que mon ex-entreprise - ou le monde du travail- est une secte, le jeu est autre.
ps : pour le langage, avec ton exemple on a un langage universel en terme d'informatique, lié à des connaissances spécifiques.
alors que par exemple, avec le mot "mop" on pourrais trés bien appelé ça une serpillére, une frange. dans une secte on aurait appelé ça " la divine nettoyeuse de notre terre sacrée". tu vois la nuance ? c'est reprendre le langage courant, le declarer comme faux et le re-traduire. au mcq, c'est souvent les termes français qui passent à la trappe, je pourrais m'étendre sur le sujet là, mais j'aborderais ça dans la suite.
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