Bah oui, il est peut-être temps que je donne des explications. Et puis peut-être certains d'entre vous n'étaient peut-être pas au courant ( ah, fallait lire la saga « l'histoire d'un blog... » dans la catégorie révolte) ?
Plus explicitement : je pouvais me permettre de chercher un autre job, car j'ai plus de disponibilités.
2. Le pognon. Je pouvais me risquer à quelques mois sans salaire.
3. J'avais dit : pas plus de 4 ans. Bon, j'ai manqué un peu à ma promesse, j'ai fait 4 ans + une dizaine de jours.
4. J'étais encore équipière, malgré les responsabilités qu'on m'octroyait. « Je vais en pause, je te laisse le terrain »; « bon, je te poste pas, tu fais comme tu le sens ». Sans parler des nouveaux à former, à surveiller. Là-dessus, plusieurs managers m'ont dit qu'en attendant un peu je serais passée formatrice, que j'en avais les compétences requises. Impossible, car mon patron était au courant de mes activités de blogueuse, de syndicaliste. Et les derniers jours de boulot ont d'ailleurs étaient extrêmement tendus.
5. L'usure.
6. Plus rien à apprendre dans mon poste. Tout était acquis, automatisé.
7. La fatigue nerveuse.
8. L'énervement quant à l'injustice que je voyais à l'œuvre sur mes collègues. ( Ce qui n'était pas mon cas, j'étais bien traitée grâce à mon ancienneté)
9. Ma honte de bosser dans une entreprise que je ne cautionne pas, à des lieux de mes valeurs morales. Avec un système, que, sous bien des aspects, je trouve abject.
10. Ailleurs, on est mieux traité ( et je le vois tous les jours dans mon restaurant actuel, j'ai l'impression d'être au paradis )
Je suis partie en même temps qu'une bonne douzaine de mes confrères. La rumeur prétend qu'on se serait mis d'accord pour mettre l'entreprise dans une situation problématique.
Et, vous avez vu mes raisons au dessus. Vous avez aussi les raisons du manager masqué, ici.
Au contraire, avant de partir, on a tout fait pour résoudre des problèmes qui nuisaient aux employés et donc à l'entreprise. Certains on était résolu, d'autres non.
Maintenant, je pense qu'il y a suffisamment d'éléments de réflexions tout au long du blog pour que ma direction ou ceux qui s'interrogent encore puisse juger de toutes ces histoires.
Et après ?
La libération, un bonheur exubérant, une sensation de bien-être absolu. Une sérénité incroyable ( et pourtant, j'aurais dû m'inquiéter vu l'absence de boulot après cette démission et les affaires de justice qui aurait pu tomber sur le blog).
Bref, quitter mon restaurant m'a fait un bien fou. Et comme tous les autres démissionnaires que j'ai vus après, malgré certaines mésaventures salariales suite à ces départs, je peux dire que je ne regretterais jamais d'être partie.
Premier boulot après cette expérience :
Aucun entretien, je signe le contrat directement. On me montre le terrain, m'explique les taches et voilà, c'est parti. Personne sur mon dos, je m'organise comme je le sens. On ne me surveille pas.
Je re-decouvre la confiance au travail...
Mieux encore, on s'inquiète de savoir si les horaires conviennent à mes activités d'étudiante « ça ne sera pas trop fatiguant pour vous ? » j' hallucine de bonheur, et pourtant c'est absolument logique qu'une entreprise s'inquiète de ses salariés, ça fait partît d'un bon fonctionnement global.
Je tombe malade, à l'hosto je commence à m'inquiéter. Un mois d'arrêt, c'est un coup à me faire virer, ou qu'on me fasse plus confiance.
Mais non, je suis plus au McQ.
Là, on me souhaite un bon rétablissement, et personne ne viendra me dire après l'arrêt, avec cet air de défiance, « alors les vacances c'était bien? »
Deuxième boulot : Cette fois, le poste est plus prometteur, le lieu est réputé dans ma ville. L'entretien dure une bonne grosse heure. Mon futur patron intéresse à chaque ligne de mon CV, y compris mes études. On reste discuter de la chère entreprise dans laquelle je viens de passer 4 ans. « nous, on est pas comme eux. On fait confiance en nos employés. On donne des responsabilités aux étudiants et se sont de très bon salariés » ; « nos clients sont bien aimables ». On parle ensemble des normes drastiques imposées aux équipiers « une frite de travers et vous avez des remarques », me dit il.
Et là, je me dis que ce type a réellement cerné le problème. « Nous, on n’est pas comme ça ».
Et je suis prise.
Dans un point de vente à emporter. On me fait confiance, personne ne me reprend sur mes actions, qu'importe si j'étale la mayo d'une façon ou d'une autre, du moment que c'est bien fait. Qu'importe la façon dont je tape les commandes des clients. Je peux annuler à volonté « on te fait confiance ». Je goûte enfin à un plaisir oublié depuis bien longtemps : les pauses clopes.
Les gens prennent en compte le fait que j'ai été hospitalisé il y a peu, on m'autorise à m'asseoir si je me sens faible.
Quand le boulot est terminé, on peut partir. Les heures seront payées quand même.
Un chef, avant ma pause, me dit d'un ton autoritaire « attention, cette fois, je veux pas de te voir avant 12h45, tu prends ton temps pour manger, discuter et tout ! ». Ce même chef m'offre une pause goûter, puis il me propose de prendre des sandwichs qui devraient être en perte. Aucun ne me reproche de ne rien faire quand il n'y a pas de clients. Ils semblent d'ailleurs étonnés de me voir chercher des activités quand il n'y a rien à faire.
Et les clients...
Tout polis, certains s'inquiète même du courant d'air dans lequel je suis exposée. Il y a des grands sourires, des bons courages...
La libération, un bonheur exubérant, une sensation de bien-être absolu. Une sérénité incroyable ( et pourtant, j'aurais dû m'inquiéter vu l'absence de boulot après cette démission et les affaires de justice qui aurait pu tomber sur le blog).
Bref, quitter mon restaurant m'a fait un bien fou. Et comme tous les autres démissionnaires que j'ai vus après, malgré certaines mésaventures salariales suite à ces départs, je peux dire que je ne regretterais jamais d'être partie.
Premier boulot après cette expérience :
Aucun entretien, je signe le contrat directement. On me montre le terrain, m'explique les taches et voilà, c'est parti. Personne sur mon dos, je m'organise comme je le sens. On ne me surveille pas.
Je re-decouvre la confiance au travail...
Mieux encore, on s'inquiète de savoir si les horaires conviennent à mes activités d'étudiante « ça ne sera pas trop fatiguant pour vous ? » j' hallucine de bonheur, et pourtant c'est absolument logique qu'une entreprise s'inquiète de ses salariés, ça fait partît d'un bon fonctionnement global.
Je tombe malade, à l'hosto je commence à m'inquiéter. Un mois d'arrêt, c'est un coup à me faire virer, ou qu'on me fasse plus confiance.
Mais non, je suis plus au McQ.
Là, on me souhaite un bon rétablissement, et personne ne viendra me dire après l'arrêt, avec cet air de défiance, « alors les vacances c'était bien? »
Deuxième boulot : Cette fois, le poste est plus prometteur, le lieu est réputé dans ma ville. L'entretien dure une bonne grosse heure. Mon futur patron intéresse à chaque ligne de mon CV, y compris mes études. On reste discuter de la chère entreprise dans laquelle je viens de passer 4 ans. « nous, on est pas comme eux. On fait confiance en nos employés. On donne des responsabilités aux étudiants et se sont de très bon salariés » ; « nos clients sont bien aimables ». On parle ensemble des normes drastiques imposées aux équipiers « une frite de travers et vous avez des remarques », me dit il.
Et là, je me dis que ce type a réellement cerné le problème. « Nous, on n’est pas comme ça ».
Et je suis prise.
Dans un point de vente à emporter. On me fait confiance, personne ne me reprend sur mes actions, qu'importe si j'étale la mayo d'une façon ou d'une autre, du moment que c'est bien fait. Qu'importe la façon dont je tape les commandes des clients. Je peux annuler à volonté « on te fait confiance ». Je goûte enfin à un plaisir oublié depuis bien longtemps : les pauses clopes.
Les gens prennent en compte le fait que j'ai été hospitalisé il y a peu, on m'autorise à m'asseoir si je me sens faible.
Quand le boulot est terminé, on peut partir. Les heures seront payées quand même.
Un chef, avant ma pause, me dit d'un ton autoritaire « attention, cette fois, je veux pas de te voir avant 12h45, tu prends ton temps pour manger, discuter et tout ! ». Ce même chef m'offre une pause goûter, puis il me propose de prendre des sandwichs qui devraient être en perte. Aucun ne me reproche de ne rien faire quand il n'y a pas de clients. Ils semblent d'ailleurs étonnés de me voir chercher des activités quand il n'y a rien à faire.Et les clients...
Tout polis, certains s'inquiète même du courant d'air dans lequel je suis exposée. Il y a des grands sourires, des bons courages...Je suis au paradis, c'est sûr....
Mais non, je suis juste dans un emploi normal, dans un monde où les adultes sont traités en adulte. Un monde où l'on ne crie pas, un monde où le fait de faire bien son boulot suffit.
Alors pour faire le bilan, je dirais que non, je ne regrette absolument pas d'avoir quitté mon McQ.
Pour info, ce n'est pas pour ça que j'arrêterais le blog, je pense (j’espère !)qu'il peut servir, qu'il y a des choses à dire encore.
Commentaires
Ben une place pareille faut la garder c'est sur...car ça court pas les rues et c'est plutôt trop souvent comme chez McQ.
Bonne continuation :)
Bonne continuation :)
C'est vrai que malheuresement la mode est plus au systéme McQ... j'ai bien conscience de ma chance actuelle, donc ce nouveau poste je le lache pas, c'est sûr !
Merci de ta visite et ton commentaire insolite85 !
Merci de ta visite et ton commentaire insolite85 !
Ca donne envie...Et en même temps comme je suis curieuse je me demande pour quelle enseigne tu es partie? C'est une enseigne qui fait des sandwiches, verte et jaune???
Non, c'est pas une enseigne. ça fait partie d'un service de restauration au sein d'une structure trés agréable (je peux en dire plus sinon, on devine direct la ville ou je suis et donc ou est mon McQ) ... Je serais sans doute amené a faire du service traditionnel et des soirées coktails si j'arrive a me rendre indispensable.
OK sympa en tous cas! Encore que je ne sais pas si ça me plairait de faire du service traditionnel. Bonne chance.
Mmm deux sentiments se confrontent en moi :
* Chouette ! Enfin on va on va avoir une Anta heureuse et épanouie !
* Zut ! On va plus avoir d'Anta si délicieusement amère et acide sur son job !
En tout cas bonne chance, et j'espère que tout continuera bien pour toi !
Tu as bien fait de quitter cette entreprise qui ne respecte pas les valeurs fondamentales que son siège social prône. Ca serait bien si ça retombait sur le dos de ton directeur de marché, qu'il y ai une justice :P
Si la théorie que le siège est tombé sur mon blog ( l'ancien) est véridique, comme me la dis mon directeur, ils ont du en ramasser dans leur tronche d'une maniére ou d'une autre. Aprés, le directeur de marché, je pense qu'il se mordras les doigts a un moment de sa vie, quand il aura sorti la tête de l'eau et qu'il prendras conscience. Je me dis - surement avec naïveté - que les gens un jour ou l'autre pensent à ce qu'ils ont fait, qu'il prennent conscience, et qu'ils tentent de réparer leurs fautes d'une manière ou d'une autre. Maintenant, que mon directeur de marché en chie, c'est pas mon but. J'aimerais bien qu'il ouvre les yeux et qu'il se casse, je pense sincérement qu'il peut servir d'autres causes, faire de sa vie quelque chose de plus beau. Ou au moins s'ameliorer et pas laisser des directeurs envoyer des gens en dépression ou encore donner du pouvoir à des gens violents qui cumule les fait divers.
Et lom, j'ai quitté l'entreprise trois jours aprés la destruction du 1er blog, donc tu peux constater sur les derniers articles... d'ailleurs, avez vous constaté des changements ?
* Chouette ! Enfin on va on va avoir une Anta heureuse et épanouie !
* Zut ! On va plus avoir d'Anta si délicieusement amère et acide sur son job !
En tout cas bonne chance, et j'espère que tout continuera bien pour toi !
Tu as bien fait de quitter cette entreprise qui ne respecte pas les valeurs fondamentales que son siège social prône. Ca serait bien si ça retombait sur le dos de ton directeur de marché, qu'il y ai une justice :P
Si la théorie que le siège est tombé sur mon blog ( l'ancien) est véridique, comme me la dis mon directeur, ils ont du en ramasser dans leur tronche d'une maniére ou d'une autre. Aprés, le directeur de marché, je pense qu'il se mordras les doigts a un moment de sa vie, quand il aura sorti la tête de l'eau et qu'il prendras conscience. Je me dis - surement avec naïveté - que les gens un jour ou l'autre pensent à ce qu'ils ont fait, qu'il prennent conscience, et qu'ils tentent de réparer leurs fautes d'une manière ou d'une autre. Maintenant, que mon directeur de marché en chie, c'est pas mon but. J'aimerais bien qu'il ouvre les yeux et qu'il se casse, je pense sincérement qu'il peut servir d'autres causes, faire de sa vie quelque chose de plus beau. Ou au moins s'ameliorer et pas laisser des directeurs envoyer des gens en dépression ou encore donner du pouvoir à des gens violents qui cumule les fait divers.
Et lom, j'ai quitté l'entreprise trois jours aprés la destruction du 1er blog, donc tu peux constater sur les derniers articles... d'ailleurs, avez vous constaté des changements ?
Pas du tout, rien vu...
Comme je dis toujours de toute façon : On peut abandonner ses amis, on peut aller à l'autre bout du monde, mais la famille reste la famille...
Ne parle-t-on pas de la grande famille McDo ? :D
Comme je dis toujours de toute façon : On peut abandonner ses amis, on peut aller à l'autre bout du monde, mais la famille reste la famille...
Ne parle-t-on pas de la grande famille McDo ? :D
- bon tant mieux, j'avais peur de ne plus être à la page-
c'est marrant, mais l'air de rien, tu viens d'aborder le thème du prochain article que je suis en train d'écrire...
c'est marrant, mais l'air de rien, tu viens d'aborder le thème du prochain article que je suis en train d'écrire...
Alors comme ça, les entreprises humaines existent bel et bien?! Excellente nouvelle: on aurait pu les croire éteintes.
Témoignage passionnant, Antalibelle, merci!
Témoignage passionnant, Antalibelle, merci!
Mais merci à toi sylvainne pour ton commentaire ! et bienvenue ! Et oui, ça existe encore l'humanité en entreprise, mais là, dans ce job je soupçonne que le chiffre d'affaire n'est pas primordial étant donné la structure dans laquelle elle est logé, donc ce serais peut être ça, la source d'humanité, l'absence d'angoisse du au capital...
PS: et félicitations pour ton blog que j'ai decouvert il y a peu et qui est riche en informations !
PS: et félicitations pour ton blog que j'ai decouvert il y a peu et qui est riche en informations !
Salut,
Ben moi, je rends hommage à ta persévérance et à ton sens des priorités.
Je n'ai jamais pu supporter des boulots avec des tensions absurdes : j'ai toujours tout balancé.
Ton blog est à mon sens la plus saine et la plus constructive des façons de témoigner du monde des fast food.
A bientôt
Gillou
Ben moi, je rends hommage à ta persévérance et à ton sens des priorités.
Je n'ai jamais pu supporter des boulots avec des tensions absurdes : j'ai toujours tout balancé.
Ton blog est à mon sens la plus saine et la plus constructive des façons de témoigner du monde des fast food.
A bientôt
Gillou
Et bien merci ! Je crois c'est le plus joli compliment que j'ai jamais entendu à propos de mon blog, ça me fait chaud au cœur, je te remercie !
Et bienvenue dans le monde des commentateurs de l'équipier polyvalent, gilles arnaud !
Et bienvenue dans le monde des commentateurs de l'équipier polyvalent, gilles arnaud !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire