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lundi 1 septembre 2008

Les remplissages comptoir : stratégies !

Y a plus de sauces ketchup ! y a plus de cuillères ! Y a plus de touillette ! Y a plus de trous ! Y a plus de sacs A ! Y a plus de sets !

Voilà ce qui arrive après un long rush…

Pour résoudre ce problème, le grand Mc-Q a créé cette tâche visant à remplir le comptoir de toutes ces petites ou grosses choses accompagnant la nourriture.


Le remplissage dure selon la norme 30 minutes.
Détaché de votre caisse, vous inspectez ce qu’il manque, vous notez ce qu’il faut ramener ,puis vous exilez dans le stock ou un bac/chariot attend d’être rempli.
Vous faites vos courses puis vous ramenez le tout.

La norme évolue.
En principe dans mon restaurant, on doit me fournir la liste que l’ordinateur a intelligemment conçue en fonction des besoins journaliers.
Mais les managers ont vite compris que l’ordinateur était un con qui n’avait pas conscience de la réalité du terrain.
Donc, on m’envoie aux remplissages généralement avec ses consignes « tu remplis à fond » « tu vois… » « Blinde, blinde, faut que ça tienne toute la soirée et qu’il en reste pour demain »

Cette tâche, je l’adore. Certains font les yeux étonnés quand je le dis, mais c’est sincère.

Pourquoi ?
Parce que je fais ce que j’y veux, les normes, le « comment faire » c’est moi qui le définit et personne ne viens me contredire (très bizarre d’ailleurs vu certaines de mes techniques particulièrement expérimentales).

Pour être efficace, va falloir ranger dans votre chariot de façon à ce que l’entreposage ne soit pas fastidieux

Exemple : tout ce qui est à mettre dans le frigo au fond, et pas une compote en haut, une bouteille d'eau entre 2 sets à plateau – sauf si vous voulez perdre du temps)

Ces techniques qui vont suivre nécessitent une certaine habitude, une connaissance parfaite du stock, et bien sûr une certaine confiance accordée par le manager qui vous confie la tâche (oui je sais, elle est très dure à obtenir, mais à force on y arrive).

Le remplissage d’urgence

Une foule de clients, et cela depuis plusieurs heures, des équipiers tous rouges du comptoir à la cuisine, des managers hystériques sillonnent le restaurant en hurlant des tonnes de directives contradictoires. Par chance, par miracle, on vous met aux remplissages.

1er objectif :
que les caissiers puissent s’en sortir dans la guerre les opposant aux affamés. Donc, on leur refait les visuels ( tout ce qui est visible et accessible au comptoir), on ramène d’abord ce qui leur manque. Si le manager est peu soucieux de ce qui se passe, qu’il reste béat devant ces colonnes de chiffres-argent grimpant au sommet des sommets, qu’il n’est au courant de rien des frustrations de ces caissiers, vous pouvez tenter un hurlement « QU’EST-CE QUI VOUS MANQUE ! » mais pas sûr que vous soyez entendu, vu que vous êtes équipier.
(À ce propos, cette discrimination de la perception auditive est assez frappante, on n’entend que la voix du manager, même si l’équipier hurle plus fort. Un exemple du conditionnement mcdo, de la manipulation de nos sens même)

Donc pas de liste, vous n’avez pas le temps ni l’audace de narguer vos collègues en trainassant à côté d’eux.

Après avoir ramené les « manquants » de premier ordre, direction le stock où vous remplirez le bac jusqu'à ce qu’il en vomisse. Là, pas question de faire dans la finesse, on s’amuse pas a ranger les compotes en pyramide.

Ce remplissage, vous pouvez le faire en 10 minutes.


C’est dimanche midi, y a vraiment rien à faire…

La mollesse s’est abattue sur la ville. Qu’importe qu’il vente, qu’il neige, que le soleil crame, personne ne sera suffisamment réveillé avant 19 heures pour tenter une escapade au royaume du gras.
Bon, y aura toujours des militaires et des repas familiaux qui ne sont plus chez mémé, mais rien de suffisamment énorme pour liquider le stock de munitions du caissier.

Mieux que ça, dimanche, comme tout autre citoyen en week-end, vous pouvez vous morfondre d’ennui.

Heureusement, les joyeux remplissages pourront vous occuper une bonne heure.
1. On refait les visuels comme un névrosé obsessionnel maniaque de l’ordre. Les sauces bien alignées (on vérifie les dates en même temps, on pour perdre du temps, ranger puis se rendre compte qu’on n’a pas vérifier et refaire la même action), les packs bien empilés, sans un seul coin de travers.

2. La liste. On choisit un beau morceau de papier, un stylo qui fonctionne bien (quitte à en essayer plusieurs avant) et on note à une pompote près. Note : si on veut pousser le vice, on calligraphie chaque mot et on recommence la liste à chaque rature.

3. Dans le stock : toujours à la manière d’un obsessionnel compulsif, on devient intraitable sur le placement des objets dans le bac. On peut opter pour une conduite en tant qu’artiste aussi, et mettre les objets selon son inspiration. Oui, on peut faire de l’art avec des yoco et des sets à plateau !

4. Le rangement. Si on a fait l’artiste, que le chariot ressemble à du Picasso, vous mettrez un temps fou à ranger. Ça tombe bien, y avait rien d’autre à faire. Si on a fait le névrosé, ce sera trop facile, donc il faudra jouer l’équipier qui doute, et vérifier sans cesse vos actions.

Le remplissage athlétique !

Mon préféré !
Ici, pas de liste, pas de chariot.

On inspecte le frigo, on retient mentalement le nombre de produits manquants et on part dans le stock. Là, il faut définir une stratégie de portage, la facilité voudrait qu’on emprunte les larges panières ( de pain) aux cuistots et qu’on y place tout ce qui manque.

Mais le remplissage athlétique se définit par les nombreuses difficultés qu’on y place, c’est là toute la beauté du défi !
Vous voilà caché derrière une pile de bouteille d'eau ! Et bien sûr on range directement.
Les nombreux allers et retours sont sportifs, mais le remplissage préfère qu’on se fasse suer la cervelle. Neurones au travail, vous inventerez des parcours insensés pour en porter le maximum possible avec le minimum de dégâts.
Car l’athlète, dans ses débuts, sème des sauces, et autres produits , quand ce n’est pas lui-même qu’on trouve au sol.

C’est la technique la plus efficace et la plus marrante.
C’est aussi ici que vous pourrez entraîner votre intuition. Sans jeter un coup d’œil aux produits du comptoir, vous partez direct au stock. Objectif : trouver le nombre exact de produits manquants. Comme vous aller-retourner, le jeu se multiplie par le nombre de produits.

Autre avantage, mais qui est très, très vilain, donc que je ne vous conseille pas de faire !! Si la cuisine est entre le stock et le comptoir, que le cuistot n’est pas un cafteur, que vous aimez le poulet… PAS BIEN ! Chipage de nuggets-dips !

En même temps le remplissage demande beaucoup de ressources…. Non ? Ça ne m’excuse pas ?

Bien sûr si vous avez d’autres techniques à me proposer, je me ferais une joie de les écouter et de les publier !

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