Sacrifier une partie de sa vie pour un job tel que celui-là est extrêmement triste quand on fait le bilan.
Prenons mes trois dernières années, avec un contrat de 20 heures par semaine, soutirons les 10 semaines de congés payés et voilà ce que donne l’effrayant calcul :
2080 heures passées au service de l’engraissage de la population, à l’enrichissement de quelques rares personnes…
Et moi ?
J’ai pu payer mon loyer et manger ( Ouiii j'avoue, boire et sortir aussi...)
Voilà pourquoi les « astuces » qui vont suivre me semblent les plus nécessaires, car elle redonne un semblant de vie à toutes ces heures.
Bavardage
Ah… tant décrié par les professeurs, voilà que maintenant on vous le reproche au boulot.
Que gardez-vous des années lycée, excepté votre bac et les connaissances y étant associé ?
Les amis, les bons souvenirs, tous ces liens d’humain à humain qui ont construit la trame de votre vie…
Et bien, chez le grand M, pas de leçon à apprendre, juste des tâches barbantes et salissantes. Mieux que le lycée, des jeunes adultes venant de tous horizons, n’ayant plus moyen de faire les beaux avec leurs fringues.
Tous nourris à la même enseigne, voilà que la solidarité s’impose.
La promiscuité est inévitable, imposant le rapprochement même physique…
Voilà pourquoi j’ai hésité à employer le terme astuce, en l’affligeant de guillemets, car ce sera une phase naturelle dans votre intégration.
Et le bavardage n’est qu’une résultante des amitiés, voire des amours qui verront le jour dans l’empire de la graisse.
Impératifs, les liens avec les autres, ils coloreront votre expérience et transformeront votre quotidien pour le meilleur comme pour le pire…
S’il est naturel et essentiel avec vos semblables équipiers, il l’est peut être moins évident avec ceux si, mais il est tout autant nécessaire :
Avec les clients !
Pas besoin de faire le premier pas, le groupe de mémés du dimanche après-midi vous soutient, à chaque coup de balai effectué « mais quel dos solide ! » « Vous en avez du courage ! ». Bientôt, elles sélectionneront votre caisse, car vous avez retenu toutes leurs petites habitudes alimentaires qui vont du cornet de glace dans le pot sundae, au café doublé de 2 verres d’eau chaude.
Avec les managers !
Eh oui, c’est pas le manager avec qui vous entamez une papoterie qui vous dira d’arrêter…
Prenez en pitié les chemises blanches (ou noires, selon l’époque ou le resto), qui sont finalement bien seules face à leurs responsabilités et tous ces petits équipiers batifolant comme s’il était dans une cour de récré cuisinaire…
Avec les hôtesses !
Les seules filles avec un maquillage non souillé, ne dégoulinant pas de transpiration paraissent lointaines, avec leur sourire planté au cœur du lobby.
Un bon contact avec elle vous assure la garantie de ne pas avoir à rester planter devant le micro ondes pour chauffer un biberon, et ce n’est pas rien !
Avec la « conteuse » de caisse !
À ce grand moment où l’on fait le bilan monétaire de son horaire !
C’est sûr qu’un écart caisse, c’est nettement plus agréable quand c’est une copine qui vous l’annonce.
Une amitié avec cette merveilleuse personne en charge de tout l’argent, ça vous permet de prendre un temps monstre pour signer la paperasse qui accompagne ces moments, peut-être même qu’elle vous laissera faire un roman de vos excuses concernant les annulations excessives.
C’est elle aussi qui vous choisira pour l’accompagner dans ces dépôts.
Ne négligez surtout pas une bonne entente avec la « conteuse », de toute façon, elle le mérite, elle est géniale (tite dédicace a ma conteuse, elle se reconnaitra !).
La solidarité n’est pas acquise pour un temps indéterminé comme votre contrat, le resto brasse une foule d’employés, il faudra donc sans cesse la reconstruire avec les nouveaux arrivants.
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