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jeudi 10 mars 2011

Le chat potté : Une stratégie de manipulation

Suite à un visionnage des mots clefs qui vous mènent ici, je constate avec surprise que vous êtes nombreux à taper «  chat potté ». Demande quelque peu troublante et étrange sur un blog tel que celui-ci … Mais après réflexion, quoi de plus approprié que le chat, surtout potté, dans un recueil d’article où se mêlent travail, manipulation, nuggets et détournement vidéo.

Le chat potté est une arme mentale fatale, auxquels peu peuvent résister. A la vue du chat potté, on est attendri, on « bébétise » avec des grands ooooohhh il est trop trognon, on se prend d’affection, on est totalement sous le charme. Autrement dit, on est paralysé par l’adorable, et le mignon vous manipule mieux que personne : il fait céder toutes vos défenses, et vous ne pouvez que réagir d’une seule façon «  olala c’est trop miiiiiignon » et adieu colère, énervement et mauvais sentiments !
Le chat potté peut donc vous mener à sa botte.

Mais analysons un peu le tout :
Pupilles exorbités, air craquant, attitude fragile qui attise un type de pitié dont tout le monde est à peu près doté : l’empathie- l’ instinct maternel/paternel. 

Avouez qu’on est obligé de craquer avec cette pub, ce petit alien on aurait tous une tite place à lui faire chez nous.

Evian a fait des bébés sa marque, son logo. Bébé actif-mignon-rigolo = évian ; Je sais que ça touche pas mal, mais en terme de chat-potté attitude, Sci-fi et son alien est beaucoup plus efficace pour nous neutraliser. Petite mention spéciale pour timotei dont le lion est tout de même pas mal et nous hypnotise de façon relativement intéressante.

Le félin en général, et plus particulièrement le chaton a la capacité d’hypnotiser des masses entières de populations, de tous âges, tous sexes, toutes nationalités. Et cela bien plus que n’importe quel événement mondial :


215 000 vues et des poussières... C’est dire le pouvoir que peut avoir une simple boule de poil !

L’humain adulte manipulateur tente parfois de reproduire cette technique, et cela même s’il n’a rien de mignon, craquant, que son regard est aussi froid qu’une banquise et qu’il n’a de fragile que son honnêteté. Car l’humain a d’autres moyens ( et évidemment d’autres raisons ) que ces pupilles pour attirer à soi l’émotionnel, l’empathie, la pitié et manipuler l’autre selon sa convenance.

  • Le séducteur/séductrice : 
Trop beau, trop belle, par ces charmes physiques et la voix qui va bien avec, il peut vous demander de tout faire à sa place. Et si vous arrivez à dire non, il amplifiera la séduction, vous promettant du regard, d’un geste un peu plus… ( ce qu’évidemment il n’y aura pas).

  • L’attendrissant : 
C’est celui qui ressemble le plus, dans son attitude, voir son physique, au chat potté et même – puissance ultime – au chaton : Maladroit, pataud, un peu naïf, pas très doué, il est adorable de faiblesse. Il fait des grands yeux ronds quand il a fait une bétise, il a presque la larme à l’œil. Difficile d’en vouloir à un pauvre petit être si fragile. Là c’est votre instinct paternel/maternel qui entre en jeu, car c’est une sorte d’enfant que vous avait en face de vous. Il retire d’évidents bénéfices à cette attitude : personne ne l’engueule vraiment ni lui en veut, on l’adore même s’il est incompétent, on veut le garder parce qu’il est trognon même s’il nous fout dans le caca plutôt qu’autre chose.

  • L’attendrissant-rigolo : 

Variante de l’attendrissant, celui-ci à un potentiel humoristique en plus, du à une personnalité parfois atypique,  non conforme aux attentes mais poilante :


On retient généralement plus de Chirac sa relation si particulière au terroir, avec ces vaches, son sauciflard, ses pommes dont il fait un logo de campagne, que sa politique ( sauf les grosses gaffes ) … Et ces expressions faciales comme si dessus (moment de culpabilité après s’être fait pécho par Bernadette en train de draguer la blonde)  qui sont quand même trop mignonnes-rigolotes. Bref, le monsieur nous as totalement hypnotisés (et il peut dire un grand merci aux guignols qui lui ont filé un sacré coup de main) tel un chat potté qu’on trouverait dans nos campagnes, près de l’enclos des meuh-meuh.

  • Celui que la vie malmène, la victime : 
Toujours submergé de problèmes avec sa famille, avec sa santé et maintenant douloureusement malmené par son travail, vous prenez en pitié cet éclopé et vous vous mettez à lui rendre des services quitte à vous-même vous surmener, voire, vous mettre en faute.

Cette stratégie peut être employée à grande échelle, l’éclopé étant l’entreprise qui va mal, donc il faut se défoncer encore plus pour elle, faire des sacrifices et ne surtout pas se plaindre, car vous n’avez pas le droit d’aller mal face à cette victime tragique qui souffre un milliard de fois plus que vous. Mon directeur exécrable l'employait régulièrement : a l’exposé d’un problème, voilà qu’il se plaignait, prenez un air souffreteux. Tout ça afin qu’on oublie votre problème.

Stratégie très utilisée par notre président qui fait appel à notre empathie pour comprendre sa propre place :


«  Mon métier est très difficile » Olalala c’est dur la vie, mais quelle malchance. Avec cette phrase il veut faire un écho émotionnel (entre autres) dans tous les inconscients des travailleurs dont le métier est difficile. Une façon de dire « je suis comme vous, je galère à mon taff ! ». Désolé mais y a pas de comparatif possible…
  • Celui qui fait appel à l’ émotionnel :

Simple, efficace, pour remballer vos problèmes, vos contestations, (ou tout simplement faire dériver le sujet, ou changer votre état d’esprit)  il va vous sortir un sujet poignant, du genre qui fait pleurer dans les chaumières, afin de rendre votre problème ridicule. Au lieu de faire face, d’écouter le problème, il vous hypnotise en faisant appel à votre empathie, vos émotions. Stratégie très basse, employée en politique, dans les tribunaux américains, à la Tv, etc… Du coup, vous ne faites plus rien pour vous battre contre votre problème et limite vous avez honte de vous plaindre.
Le sujet : Les juges en grève ; Son discours pour y répondre : Il rappelle qu'il a été avocat et qu'il connaît donc bien le milieu. ( Stratégie visant a montrer son égalité avec les gens de la profession > appel à l’empathie ; mon patron exécrable faisait exactement la même chose en rappelant sans cesse qu’il avait été lui aussi équipier )  "Il ne me viendrait pas à l'esprit de porter un jugement sur une profession dans son ensemble", commence-t-il. ( = non, moi je suis pas un méchant généralisateur, regardez je suis gentil et sensé !!! ) ;  "Pour moi, ce qu'il fait déborder le vase, c'est cette jeune Laëtitia violée par un récidiviste, tuée par un récidiviste". Et il enchaîne sur le tragique de l’histoire. Résultat : pas de réponses claires sur le sujet de départ.
 Toujours notre président dans parole de français, qui remet sur le tapis le dossier Laetitia, qui est dramatique, certes, mais pendant ce temps-là, et bien on ne parle pas d’autre chose… ça fait briller de tristesse les yeux, et puis du coup, l’inconscient se dit que c’est déjà bien d’avoir des enfants pas assassinés de façon atroce, donc, a la rigueur, s’ils galèrent avec le marché du travail c’est presque tant mieux : mieux vaut pointer au pole emploi que se faire pointer, quoi…. Une vraie stratégie de manipulation, très grossière, très visible, très ignoble, car elle utilise des cas réels de souffrance pour endormir l’autre.

J’aurais pu également parler de la peur (vu qu’on est à deux doigts du sujet), stratégie hautement utilisée, mais bon on ne serais plus alors dans le cadre de la chat-potté attitude...

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